J’ai vu le jour dans une famille on ne peut plus banale. Mon père venait de l’Ontario, ma mère du Québec. Vivre à Gatineau était un bel entre-deux, tant pour leur vie personnelle que professionnelle. - Rapidement, j’ai commencé à m’intéresser au hockey. Ç’a commencé avec mon père, qui regardait tous les matchs à la télévision. Puis, j’ai appris à patiner, et j’ai finalement assisté à mon premier match de hockey quand j’avais six ans. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais j’ai eu le coup de coeur. M’inscrire dans une équipe locale était l’étape la plus logique. - J’ai gravi les différents niveaux plus rapidement que la majorité des enfants de mon âge. Pourquoi ? Parce que mes entraîneurs n’avaient plus rien à m’apprendre, les membres des autres équipes ne voulaient plus me voir sur la glace, parce que moi, je finissais par m’ennuyer quand je plafonnais. - Je suis déménagé à Ottawa avec ma famille quand j’avais douze ans. Ça me permettait d’entrer dans un programme davantage spécialisé pour le hockey, tout en allant à l’école, en essayant d’avoir une vie à peu près normale. Et puis, quand ma soeur est rentrée à l'université, elle a pu rester proche de nos parents. - Je suis allée à l’université au Colorado, afin de me développer comme élève athlète, profitant encore du fait que j’étais capable de jouer au hockey à un haut niveau, gardant en tête qu’un jour, il était possible que tout s’arrête, que je ne puisse pas aller plus haut. - Même après l’université, ça ne s’est pas arrêté; j’ai été invité au camp d’entraînement à Vancouver, et j’ai signé mon premier contrat avec une équipe professionnelle. J’allais pouvoir gagner ma vie en jouant au hockey. - J’ai joué à Vancouver jusqu’à ce que j’aie vingt-huit ans, soit jusqu’au jour où j’ai appris que mon père était gravement malade. Nous parlions sur une base régulière, mais être si loin me semblait insupportable. Désespéré, je demandai à être échangé, et mon souhait fut exaucé; j’étais de retour à Ottawa. - Mon père est décédé cinq mois après l’échange. J’aurais pu essayer de signer pour une autre équipe, puisque mon statut me le permettait, mais j’ai choisi de rester à Ottawa, tout près de ma ville natale et surtout, près de ma mère et de ma soeur. Elles ont toujours leur place quand elles veulent venir voir un match. - Il y a quelque temps, j'ai retrouvé une petite-amie de longue date. Nous nous étions séparés lorsque je suis parti jouer aux États-Unis. Nous avons réalisé que nous n'avions plus envie d'être loin l'un de l'autre.